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La non-pensée ...du zen aux arts martiaux ! (FR&ENG)


FR

Dans le bouddhisme zen Soto, la non-pensée, également appelée non-pensée discursive, est une pratique fondamentale qui vise à transcender le processus de pensée habituel et à atteindre un état de clarté et de présence directe. 

Dans cette tradition, la non-pensée n'est pas une absence totale de pensée, mais plutôt une absence de fixation et d'attachement à la pensée. On recherche un état où les pensées peuvent surgir et passer sans que nous y adhérions ou nous y identifions. Plutôt que d'être submergés par nos pensées, nous les observons simplement en tant qu'observateurs détachés. 

En pratiquant la non-pensée, on cherche à dissoudre les schémas de pensée répétitifs et les conditionnements mentaux qui peuvent nous emprisonner et nous empêcher de voir la réalité telle qu'elle est. Il s'agit d'une pratique de pleine conscience où l'on se concentre sur le moment présent et on accepte les pensées qui surgissent sans s'y attacher. 

La non-pensée peut être réalisée pendant la méditation assise, où l'on se concentre sur la respiration ou sur l'observation des sensations corporelles. On peut également pratiquer la non-pensée dans les activités quotidiennes, en portant une attention consciente à chaque action et en laissant les pensées passer sans s'y accrocher. 

En atteignant la non-pensée, on peut accéder à une forme de clarté mentale et d'ouverture qui permet de vivre pleinement le moment présent et de développer une compréhension plus profonde de soi-même et du monde qui nous entoure. C'est une pratique qui vise à cultiver l'éveil et à transcender les limites de la pensée conceptuelle. 

Dans les arts martiaux, elle est connue sous le nom de "mushin" en japonais, est un état d'esprit où le pratiquant n'a aucune pensée consciente et aucune intention spécifique lorsqu'il exécute ses mouvements. Cela signifie que l'esprit est libéré de toute distraction ou préoccupation, permettant au corps de réagir instinctivement et de manière fluide aux stimuli extérieurs. 

L'idée derrière la non-pensée est de permettre au pratiquant de réagir de manière plus rapide et plus efficace, en laissant de côté les réflexions analytiques et les doutes. C'est un état de conscience dans lequel le pratiquant est complètement présent et focalisé, mais sans être encombré par des pensées inutiles. 

La non-pensée est souvent associée à la méditation et à la pratique de la pleine conscience, car elle nécessite une certaine maîtrise de l'esprit pour atteindre cet état. Elle est également considérée comme une forme avancée de pratique dans de nombreux arts martiaux, où l'objectif est d'atteindre un niveau de maîtrise supérieur en intégrant le corps et l'esprit de manière harmonieuse. 

La non-pensée dans les arts martiaux permet également au pratiquant de se connecter plus profondément avec son environnement et son adversaire, en anticipant et en répondant rapidement aux mouvements de l'adversaire sans avoir à réfléchir consciemment à la meilleure action à prendre. 

En résumé, la non-pensée dans les arts martiaux est un état d'esprit où le pratiquant est totalement présent et réactif, sans être encombré de pensées conscientes. Cela permet une action plus rapide et plus efficace, ainsi qu'une meilleure connexion avec l'environnement et l'adversaire. 

Et selon le plus célèbre des samouraïs ?  

La non-pensée est une notion centrale dans l'enseignement du célèbre samouraï japonais Miyamoto Musashi. Selon Musashi, la non-pensée est un état mental dans lequel l'esprit est libéré de la distraction, de l'anxiété et des pensées superflues. C'est un état de clarté et de présence totale dans lequel l'esprit est calme et réceptif, prêt à réagir instantanément et naturellement aux situations qui se présentent. 

Pour atteindre cet état de non-pensée, Musashi préconisait la pratique constante de l'art du sabre (kenjutsu) et de la méditation zen. Il pensait que cette pratique intense et la discipline rigoureuse permettaient de maîtriser le corps et l'esprit, de se libérer des attachements et des illusions, et d'atteindre un état d'harmonie totale avec l'univers. 

Musashi croyait également que la non-pensée était essentielle lors des combats. Il soutenait qu'en étant libérés de toute pensée consciente, les guerriers pouvaient agir instinctivement et spontanément, sans être entravés par des doutes ou des hésitations. Cela leur donnait un avantage sur leurs adversaires et leur permettait d'agir avec une vitesse et une précision exceptionnelle. 

La non-pensée de Musashi va au-delà de la simple absence de pensée ; elle englobe également une profonde compréhension de la nature humaine, des forces de l'univers et des lois du combat. C'est une combinaison de clarté mentale, d'intuition et d'action sans effort, qui permet d'atteindre l'excellence dans toutes les dimensions de la vie. 

La voie Bouddhique Zen croise donc l’essence des arts martiaux et du combat.  

Ces deux pratiques ont souvent été liées et influencées mutuellement au fil des siècles.  

Voici quelques points de contact entre les deux : 

  1. Discipline et pratique : Tant le bouddhisme zen soto que les arts martiaux japonais exigent une discipline et une pratique rigoureuses. Les moines zen soto passent de nombreuses heures à méditer et à pratiquer des rituels, tandis que les pratiquants d'arts martiaux japonais consacrent beaucoup de temps à l'entraînement physique et mental. 

  1. Entraînement de l'esprit : Le bouddhisme zen soto met l'accent sur la maîtrise de l'esprit et la compréhension de la nature de l'ego. De même, les arts martiaux japonais insistent sur le développement de l'esprit, la maîtrise de soi et la suppression de l'ego dans le but d'atteindre un état d'esprit clair et calme pendant les combats. 

  1. Présence dans le moment présent : Le zen soto met l'accent sur la pleine conscience et la présence dans le moment présent. Cela peut également être appliqué aux arts martiaux japonais qui nécessitent une attention totale à chaque mouvement et situation lors des combats. 

  1. Non-violence : Bien que les arts martiaux japonais semblent être une pratique violente en surface, ils ont souvent été influencés par les idéaux bouddhistes de non-violence. Kenji tokitsu senseï parle même dans une ancienne interview de “ plonger dans la violence pour mieux en ressortir”.  

  1. Utilisation de méditation : Certaines écoles d'arts martiaux japonais incluent des pratiques méditatives afin d'améliorer la concentration, la maîtrise de soi et la conscience de soi. Ces pratiques sont souvent basées sur les techniques de méditation utilisées dans le bouddhisme zen soto. 

De nos jours, la relation entre les deux dépend souvent des individus et de leur approche personnelle de la spiritualité et de la pratique martiale. 

Cependant ce lien est important à comprendre pour qui voudrait étudier la voie ou les voies ... !  

Pour conclure, penser que l’on ne pense plus est le plus grand exemple de contraire à la non pensée et lors des confrontations le neo-cortex de notre cerveau se déconnecte au profit d’autres parties de celui-ci pour plus d’efficacité primitive. Mais cela est une autre histoire martiale !


ENG

In Zen Buddhism, Soto Zen, non-thinking, also known as non-discursive thinking, is a fundamental practice that aims to transcend the usual thinking process and reach a state of clarity and direct presence.

In this tradition, non-thinking is not a total absence of thoughts, but rather a lack of fixation and attachment to thoughts. We seek a state where thoughts can arise and pass without us adhering or identifying with them. Instead of being overwhelmed by our thoughts, we simply observe them as detached observers.

By practicing non-thinking, we seek to dissolve repetitive thought patterns and mental conditioning that can imprison us and prevent us from seeing reality as it is. It is a practice of mindfulness where we focus on the present moment and accept the thoughts that arise without attaching to them.

Non-thinking can be achieved during sitting meditation, where we focus on breathing or observing bodily sensations. It can also be practiced in daily activities, by mindfully paying attention to each action and letting thoughts pass without clinging to them.

By reaching non-thinking, we can access a form of mental clarity and openness that allows us to fully experience the present moment and develop a deeper understanding of ourselves and the world around us. It is a practice that aims to cultivate awakening and transcend the limitations of conceptual thinking.

In martial arts, non-thinking is known as "mushin" in Japanese, and it is a state of mind where the practitioner has no conscious thoughts and no specific intention when performing movements. This means that the mind is free from any distractions or concerns, allowing the body to react instinctively and smoothly to external stimuli.

The idea behind non-thinking is to enable the practitioner to react more quickly and effectively, setting aside analytical reflections and doubts. It is a state of consciousness in which the practitioner is fully present and focused, but without being burdened by unnecessary thoughts.

Non-thinking is often associated with meditation and the practice of mindfulness, as it requires a certain mastery of the mind to achieve this state. It is also considered an advanced form of practice in many martial arts, where the goal is to attain a higher level of mastery by integrating the body and mind harmoniously.

Non-thinking in martial arts also allows the practitioner to connect more deeply with their environment and opponent, anticipating and responding quickly to the opponent's movements without consciously thinking about the best course of action.

In summary, non-thinking in martial arts is a state of mind where the practitioner is completely present and responsive, without being burdened by conscious thoughts. This allows for faster and more efficient action, as well as a better connection with the environment and opponent.

And according to the most famous samurai?

Non-thinking is a central concept in the teachings of the renowned Japanese samurai Miyamoto Musashi. According to Musashi, non-thinking is a mental state in which the mind is freed from distractions, anxiety, and superfluous thoughts. It is a state of clarity and total presence in which the mind is calm and receptive, ready to react instantaneously and naturally to the situations that arise.

To achieve this state of non-thinking, Musashi advocated constant practice of the art of the sword (kenjutsu) and Zen meditation. He believed that this intense practice and rigorous discipline allowed for mastery of the body and mind, the freedom from attachments and illusions, and the attainment of a state of total harmony with the universe.

Musashi also believed that non-thinking was essential in combat. He argued that by being liberated from conscious thought, warriors could act instinctively and spontaneously, unencumbered by doubts or hesitations. This gave them an advantage over their opponents and allowed them to act with exceptional speed and precision.

Musashi's non-thinking goes beyond mere absence of thought; it also encompasses a deep understanding of human nature, the forces of the universe, and the laws of combat. It is a combination of mental clarity, intuition, and effortless action that allows for excellence in all dimensions of life.

The Zen Buddhist path intersects with the essence of martial arts and combat.

These two practices have often been linked and mutually influenced over the centuries.

Here are some points of contact between the two:

Discipline and practice: Both Soto Zen Buddhism and Japanese martial arts require rigorous discipline and practice. Soto Zen monks spend many hours meditating and practicing rituals, while practitioners of Japanese martial arts devote much time to physical and mental training.

Mind training: Soto Zen Buddhism emphasizes mastery of the mind and understanding the nature of the ego. Similarly, Japanese martial arts emphasize the development of the mind, self-mastery, and the suppression of the ego in order to achieve a state of clear and calm mind during combat.

Presence in the present moment: Soto Zen emphasizes mindfulness and presence in the present moment. This can also be applied to Japanese martial arts, which require total attention to each movement and situation during combat.

Non-violence: Although Japanese martial arts may seem like a violent practice on the surface, they have often been influenced by Buddhist ideals of non-violence. Kenji Tokitsu sensei even speaks in an old interview about "diving into violence to better emerge from it."

Use of meditation: Some schools of Japanese martial arts include meditative practices to improve concentration, self-mastery, and self-awareness. These practices are often based on meditation techniques used in Soto Zen Buddhism.

Nowadays, the relationship between the two often depends on individuals and their personal approach to spirituality and martial practice.

However, understanding this connection is important for anyone who wishes to study the path or paths...!

In conclusion, thinking that one no longer thinks is the greatest example of contrary to non-thinking, and during confrontations, the neocortex of our brain disconnects in favor of other parts of it for more primitive efficiency. But that is another martial story!  

 

 

 



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